Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Notre invité, il est là. Oui. Jasmain Guénette de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Comment allez-vous?
[00:00:05] Speaker B: Ça va bien, vous autres?
[00:00:06] Speaker A: Oui, ça va bien. Comment ça va, le moral des troupes? Parce que pour les propriétaires de PME, tout ce qu'on entend, tout ce qu'on voit avec l'économie, comment vont-ils, nos propriétaires de PME?
[00:00:17] Speaker B: Ils vont moyen. Pour être bien honnête, le niveau d'optimisme n'est pas très élevé. Je veux dire, notre Nos sondages mensuels auprès de nos membres démontrent que le niveau d'optimisme est bas depuis plusieurs mois. Donc, la morale des troupes, c'est pas mal moyen, je dirais.
[00:00:41] Speaker A: Ça va avec l'économie, parce qu'on l'a vu, l'économie a beaucoup ralenti avec l'histoire des tarifs avec Trump. On le sent que l'économie canadienne, ça va prendre peut-être une baisse de taux. Ça serait bien accueilli par vos membres, une baisse de taux d'intérêt?
[00:00:56] Speaker B: Les pressions sur les coûts des entreprises, les frais d'exploitation augmentent de partout et ça inclut évidemment les coûts d'emprunt. Donc s'il y a des baisses de taux, ça peut favoriser certaines PME qui ont besoin d'emprunter pour leurs opérations. Mais quand on regarde la situation actuelle, chaque ligne budgétaire d'une PME est à la hausse. Les ventes ne sont pas nécessairement au rendez-vous, donc les entreprises ne font pas nécessairement les revenus qu'elles ont besoin de faire pour faire face à l'augmentation des coûts, l'augmentation des taxes, le coût de la réglementation, puis tout ça. Puis à ça, on ajoute les tarifs qui font augmenter les dépenses, qui font baisser les profits pour beaucoup d'entreprises. Donc la situation n'est pas idéale, mettons.
[00:01:51] Speaker A: Là, il y a un budget à Ottawa qui s'en vient, on va le voir, et on parle d'un déficit de peut-être 100 milliards, mais c'est quand même une portion qui est très importante, c'est-à-dire la compétitivité au niveau des impôts, des taux d'imposition des entreprises, notamment au Canada. Vous avez fait une étude, puis on a vu les chiffres, puis on a vu Trump bouger, lui, de ce côté-là, du côté américain. On a baissé le taux d'imposition des entreprises aux États-Unis. Mais nos PME, ici, les taux d'imposition sont très élevés, et ça, ça les... ça défavorise nos entreprises dans la compétitivité.
[00:02:24] Speaker B: Bien oui, bien oui. On a publié un rapport, là, la semaine passée, puis on démontre qu'il y a un écart considérable entre la fiscalité payée au Canada puis par les entreprises. Puis la fiscalité payée par les entreprises similaires, de même taille aux États-Unis. Ça, ce n'est pas bon pour nous. Je vais vous donner un exemple. Une micro-entreprise de quatre employés, selon notre scénario, avec un revenu net avant impôt de 150 000 $. Cette entreprise-là, au Canada, elle paye 51 000 $ en impôts, alors que c'est seulement 42 000 $ aux États-Unis.
Il y a un écart de 20 à 25 % selon nos scénarios sur les impôts qui sont payés par les PME comparables aux États-Unis et au Canada. Ça, ce n'est pas bon pour nous autres parce qu'on sait c'est quoi l'agenda du président américain. L'agenda du président américain, c'est de ramener des entreprises aux États-Unis, c'est de baisser le fardeau fiscal des entreprises aux États-Unis. Si nous, on n'est pas compétitif de ce point de vue-là, on va voir des entreprises canadiennes quitter pour aller aux États-Unis. C'est ça qui nous gâte si on ne change pas notre modèle économique au Canada et qu'on n'améliore pas la fiscalité des entreprises.
[00:03:46] Speaker A: Fiscalité fédérale, mais au provincial aussi. Il faut voir qu'on s'arrime.
[00:03:50] Speaker B: Oui, c'est ça. Ce n'est pas facile parce qu'il y a les municipalités qui veulent mettre leur main dans les poches des entrepreneurs. Il y a les provinces qui veulent mettre leur main dans les poches des entrepreneurs. Il y a le gouvernement fédéral aussi qui veut se mettre les mains dans les poches des entrepreneurs aussi. Je pense qu'il y a tous les niveaux de gouvernement, principalement les provinces et le fédéral doivent faire un examen de conscience. Ce n'est pas toutes les provinces qui ont le même profil économique et les provinces où le niveau de taxation est plus élevé.
Je veux dire, c'est une de la province canadienne qui impose le plus les entreprises. Il y a un examen de conscience à faire, sinon il y a des entreprises qui pourraient juste plier bagage. Puis nous, évidemment, ce n'est pas ce qu'on veut. On veut augmenter, on veut améliorer la productivité, on veut que nos entreprises se démarquent, prennent de l'expansion, soit en croissance. Ça, c'est bon pour les entreprises, puis les travailleurs. C'est bon pour tout le monde.
[00:05:00] Speaker A: Mais pliez bagages ou fermez, là, parce qu'il y a des entrepreneurs qui n'exportent pas nécessairement aux États-Unis, mais avec les taux d'impulsion qu'on a ici sur les PME, ils se disent « Ben moi, je vais faire d'autres choses », là. Je veux dire, ça n'a pas l'air à tenter au gouvernement d'avoir des revenus d'entreprise, autre que venir nous socker, venir nous pomper le cash dans nos poches, là.
[00:05:22] Speaker B: Ouais, c'est sûr que, là, tu sais, Le contexte économique global rend la gestion des entreprises plus compliquée. Il y a plus de défis, mettons, que je pourrais dire. Puis, le niveau d'optimisme, c'est une indication sur comment les gens perçoivent l'avenir de leur entreprise pour la prochaine année.
Quand il y a juste nous, notre sondage montre que la moitié des propriétaires de PME ne sont pas optimistes. Ils ne sont pas optimistes. Et donc, s'il y a le niveau d'optimisme est bas, ça veut dire qu'il y a des gens qui vont peut-être regarder pour faire autre chose dans un avenir plus ou moins rapproché.
[00:06:09] Speaker A: Et ça, ce n'est pas bon. Je veux dire, on le voit, le taux d'entrepreneuriat au Québec est en baisse, est en chute depuis plusieurs années. Ça, ça veut dire que les conditions ne sont pas favorables à avoir une entreprise pour la prospérer.
[00:06:22] Speaker B: Puis, on a fait une étude là-dessus il n'y a pas longtemps, puis c'est sept propriétaires de PME sur dix qui envisagent de passer le flambeau dans les dix prochaines années.
[00:06:37] Speaker A: J'imagine.
[00:06:38] Speaker B: Fait que là donc, il va y avoir un transfert de richesses considérable pour passer des entreprises actuelles à une nouvelle génération d'entrepreneurs, à d'autres propriétaires.
Si l'entreprenariat n'est pas perçu comme étant gratifiant, il y a du monde qui va se retrouver avec peu d'options quand ça va être le temps de prendre la retraite et vendre le business. Comment on peut rendre l'entreprenariat plus attrayant? Comment on peut donner une image plus positive de l'entreprenariat?
c'est de changer les règlements, changer les lois pour que ce soit plus facile, plus simple et que le taux de fiscalité soit baissé pour que les entreprises, les entrepreneurs peuvent garder plus d'argent qu'ils génèrent pour réinvestir dans leur entreprise. Mais tu sais, aujourd'hui, ça coûte très cher souvent de partir d'une entreprise, Puis quand t'as fini de payer les impôts, t'en restes pas tant que ça dans tes poches.
[00:07:48] Speaker A: Non.
[00:07:49] Speaker B: Fait que là, il faut changer un peu la dynamique.
[00:07:51] Speaker A: Je voyais aussi, il y a beaucoup d'entrepreneurs qui regardent comment leur municipalité les traite. Et ça, ça revient souvent. Les municipalités qui ne soutiennent pas les PME, ça, ça fait mal aussi à l'entrepreneuriat.
[00:08:04] Speaker B: Oui, puis souvent, le niveau de... Tu sais, le système de taxation dans les municipalités, là, tu sais, c'est la source de revenus, là, tu sais. l'impôt sur les propriétés. Fait que là, tu te retrouves avec souvent des petits magasins de quartier qui ne roulent pas sur l'or et qui se retrouvent avec des taxes sur la propriété excessivement élevées. Fait qu'il faut vraiment revoir la fiscalité des municipalités pour encourager, au fond, les jeunes entrepreneurs souvent à ouvrir une boutique et à se lancer en affaires. Mais des fois, on a l'impression que les élus vont dire des belles choses sur l'entreprenariat et vont dire qu'il faut encourager nos entrepreneurs. Mais en même temps, la réglementation de la fiscalité est tellement élevée que ça décourage bien du monde à se lancer en affaires. Donc, c'est un peu ça le rapport qu'on a publié la semaine passée. C'est vraiment pour montrer le désavantage fiscal des entreprises canadiennes par rapport aux entreprises américaines. Puis qu'on veuille ou non, les Américains, c'est notre voisin.
[00:09:28] Speaker A: Il va falloir travailler là-dessus assez rapidement. Puis l'autre chose, il y a des municipalités, je regarde, des municipalités qui n'offrent pas d'incitatif, mais qui montent les taxes municipales à chaque année au niveau commercial. Ici, à Québec, on a vu des promesses du maire, qui est certain, de baisser les taxes commerciales, mais il les a montées. Donc ça, ça fait en sorte que nos entreprises, en plus d'avoir un fardeau fiscal imposant, elles ont des taxes commerciales très lourdes. au plancher des vaches?
[00:10:00] Speaker B: Ben oui. Je me répète un peu, mais si on veut vraiment encourager les gens à se lancer en affaires, ce n'est pas le bon message qu'on envoie. Ce n'est pas le bon message qu'on envoie non plus aux entreprises existantes qui ont de la misère à arriver. Nous, selon nos sondages, C'est clair, chaque ligne budgétaire d'une PME est en hausse. Les coûts fiscaux réglementaires augmentent, le coût des assurances augmente, le coût des charges salariales augmente, les coûts d'occupation, les loyers, l'hypothèque, les taxes foncières, Mais on a-tu.
[00:10:41] Speaker A: L'Impression que le message se rend? Parce que là, à matin, moi, je lisais la presse, puis là, t'as un journaliste qui dit « lutte contre le déficit, tarifiez davantage les services à une solution », puis là, il donne une série de taxes puis d'impôts puis de frais que les gouvernements puis les municipalités pourraient imposer davantage aux citoyens puis aux entreprises. T'sais, je veux dire, quand on dit baisser les taxes puis les impôts, c'est pas dire de venir en rajouter davantage, là. Donc, on dirait que le message se rend pas. On dirait qu'il y a des gens déconnectés en haut.
[00:11:10] Speaker B: On va voir, le premier ministre canadien va présenter son budget dans quelques semaines, son premier. Il dit souvent qu'il veut mettre l'économie comme étant la priorité principale. Nous autres, on pense que le prochain budget, c'est un budget important et que c'est l'opportunité de vraiment baisser les impôts. Nous autres, on dit qu'il faut vraiment réduire le taux fédéral des des entreprises. Actuellement, c'est à 9 % en fédéral. Nous, on dit de le mettre à zéro pour l'avenir prévisible, notamment pour aider les entreprises qui doivent naviguer avec les tarifs et tout le reste, de réduire les taxes sur la masse salariale. Mais il y a aussi des mesures que tu peux prendre qui vont encourager l'investissement. Tu sais, mettons, quand tu mets en place des mesures pour des passations en charge immédiate. Mettons, détruire des achats que tu viens de faire pour ton entreprise pour que ça te coûte moins cher à court terme. Ça, ça encourage les entreprises à acheter des nouvelles machines, à acheter des nouveaux équipements.
[00:12:21] Speaker A: Plus productifs.
[00:12:22] Speaker B: Exactement. Je pense que là, on voit avec les déficits accumulés des dernières années et avec le déficit qui s'enligne pour être très, très élevé dans le budget qui s'en vient. À quelque part, il faut falloir mettre de l'ordre là-dedans. Puis nous, une des recommandations qu'on met de l'avant, c'est qu'il y ait une loi pour limiter les dépenses du gouvernement en dehors de situations de crise mondiale. On comprend que durant la pandémie, la situation était exceptionnelle. Mais en temps normal, que le gouvernement s'assure qu'il ne dépense pas plus d'argent, qu'il y a des revenus qui rentrent, ça pourrait déjà être une bonne chose de commencer par la base comme ça.
[00:13:10] Speaker A: Bon, on va suivre l'évolution de ce dossier-là. Jasmin Guénette, vice-présidente aux affaires nationales à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Merci beaucoup de vos commentaires, de vos lumières et on va souhaiter beaucoup d'amour pour nos PME dans les prochains mois. Merci.
[00:13:27] Speaker B: Merci de nous avoir invités au Président.
[00:13:29] Speaker A: À bientôt. Voilà. C'est pas facile. Tu sais quand je dis déploguer, Ouais. Je regarde en presse un matin, il y a un journaliste, il suggère au gouvernement de tarifier davantage les services à une solution. Pis là, il dit « ouais, je regardais ça ». Finalement, la tarification dans le total des revenus de chaque grand secteur, les ministères c'est juste 2.5%, le réseau de la santé 4.2%, services de garde 11.1%, réseau de l'éducation 12.2%. Fait qu'on pourrait aller en chercher plus là. Tu sais?
[00:13:55] Speaker C: Ah ben oui.
[00:13:56] Speaker A: Pis t'es vécu... Ben pourquoi pas, hein? Ouais, ouais, ouais. Pis t'sais, primaire, secondaire, les frais de... Comment t'appelles ça, là? Dans l'éducation? Les frais de scolarité.
[00:14:04] Speaker C: Ouais, tu... Oui.
[00:14:05] Speaker A: Ouais, ouais, ouais.
[00:14:06] Speaker C: Parce que tu payes quand on...
[00:14:07] Speaker A: Primaire, secondaire, 5.9%, seulement collégial 9.4%, universitaire 30.5%.
[00:14:11] Speaker C: On devrait monter ça, hein?
[00:14:12] Speaker A: Ben oui.
[00:14:13] Speaker C: Ah oui.
[00:14:14] Speaker A: Fait que pas pas d'idée de dire on va couper pis on va essayer de faire plus avec moins.
[00:14:18] Speaker B: Non.
[00:14:18] Speaker C: On va en chercher plus.
[00:14:19] Speaker A: Exact.
[00:14:20] Speaker C: Pis fait grossir encore plus la machine.
[00:14:23] Speaker A: C'est rien que ça qu'ils veulent. Ils veulent juste des taxes là, la TPS. Ça arrêtera plus.
[00:14:27] Speaker C: Faudrait que tout soit gratuit.
[00:14:28] Speaker A: Ça arrêtera plus.
[00:14:29] Speaker B: Regarde.
[00:14:29] Speaker C: Donnons tout notre salaire au complet à l'État.
[00:14:32] Speaker A: Hein? Moi, je pense qu'on devrait... Qu'il nous.
[00:14:34] Speaker C: Reste à peu près, là... Faut quoi? Mettons 80... Mettons qu'il nous reste 10% de notre salaire. Mais tout le reste, là, tous les services, là, ça va être gratuit. Ça va bien fonctionner, là.
[00:14:45] Speaker A: Ben, c'est pas gratuit.
Ben non, toi tu voulais aller à la santé là, pis ils t'envoyaient au privé.
[00:14:50] Speaker C: Ben ils m'envoyaient voir un physio. Comment ça coûte, un physio 100, 120, 150$?
[00:14:55] Speaker A: Ouais, c'est rendu 150$, oh oui.
[00:14:57] Speaker C: Ben moi j'ai dit à madame au téléphone, c'est parce que je paye déjà moi là.
[00:14:59] Speaker A: Oh oui?
[00:15:00] Speaker C: Elle m'a dit il y en a des physios publics. Ben oui, dans 4 ans. Peut-être que ma blessure va être encore d'actualité.
[00:15:06] Speaker A: Il n'y a pas de solution miracle. Là c'est les PME qui disent, nous autres les taux d'impulsion, on n'est même plus compétitifs avec les Américains, on est en train de se faire bouffer notre lunch. Après la pause là, il y a un breaking news.
[00:15:16] Speaker C: Oui, Christophe Reland, ça a été confirmé par Radio-Canada. Christophe Reland, qui est ministre fédéral des transports, va quitter le cabinet Carney et elle va occuper un poste diplomatique lié à l'Ukraine.
[00:15:29] Speaker A: Ça va où?
[00:15:30] Speaker C: Diplomate à l'Ukraine.
[00:15:31] Speaker A: C'est le gouvernement qui la nomme diplomate.
[00:15:35] Speaker C: J'ai pas plus de détails.
[00:15:37] Speaker A: À Kiev. Elle va être à Kiev. Elle va se promener partout sur la planète. Comme s'il n'y avait pas assez d'argent de l'Ukraine.
[00:15:41] Speaker C: Plus de détails à venir.
[00:15:43] Speaker A: Ouais, c'est ça. Après la pause, Rodolphe Hosny débarque. Lui va nous parler de plein de choses. Parce que ça brasse partout en politique.
[00:15:50] Speaker C: Partout.
[00:15:50] Speaker A: On revient après la pause.