Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Nicolas Gagnon de la Fédération canadienne des contribuables. Comment ça va?
[00:00:03] Speaker B: Bien oui, ça va bien.
[00:00:05] Speaker A: Nicolas, je ne sais pas si tu as vu, au niveau fédéral, je suis très inquiet. On parle de monter la TPS à 7%. Et également, on va construire des maisons pour bien du monde. 4000 maisons préfabriquées. Puis on parle d'un déficit de plus de 100 milliards de dollars.
[00:00:19] Speaker B: Ça n'a pas de bon sens. On va dire franchement, c'est un budget d'austérité. On nous parle de réduire les dépenses, puis finalement, on s'en va vers un déficit de 100 milliards. Je ne pense pas que ça a déjà été vu auparavant, à part durant la pandémie. Donc, il faut quand même se rappeler qu'à part de ça, les autres phases où est-ce qu'on a eu des déficits monstrueux dans les soins du Canada ne sont pas très nombreux. On a eu des déficits durant l'égal mondial. On a eu des déficits durant la récession en 2008. À part de ça, je veux dire, en général, on s'est étonné quand même des dépositions relativement correctes. Puis là, 100 milliards, ça dépasse l'entendement. Puis j'ai hâte de voir, ça va être quoi l'impact de 1 sur le coût des intérêts de la dette, parce que la dette nous coûte beaucoup d'argent, et pourquoi? Parce qu'on accumule des déficits à répétition. Ça coûte présentement 54 milliards en intérêts sur la dette de cette année, donc ça va sûrement augmenter. De deux, est-ce qu'il va y avoir une décote qui va suivre, parce qu'on avait déjà eu des investissements des agences de crédit? J'ai un agent de notation à New York qui disait corrément, faites attention parce que les promesses électorales de Kearney pourraient nous coûter cher. On va le voir très prochainement. D'ailleurs, les fameuses maisons, combien ça va nous coûter?
[00:01:25] Speaker A: On parle de 13 milliards.
[00:01:27] Speaker B: Ça c'est l'enveloppe qui est mise sur la table, 13 milliards. Ils veulent monter ça à 500 000 maisons par année. J'ai hâte de voir le coût par maison à la fin de tout ça parce que 13 milliards, ils vont passer dedans assez rapidement. En plus, ils gardent le pied sur l'accélérateur pour le train à grande vitesse, le fameux train entre Toronto et Québec. Ça, il faut le dire, c'est une infrastructure de ce type-là. Ils ont bien beau dire qu'ils veulent accélérer les démarches et couper de moitié le temps pour le pré-développement. C'est quand même une infrastructure qui, selon plusieurs experts, peut atteindre des 100 milliards. Donc, ce ne sera pas donné. Donc, on reste encore dans les grosses dépenses. Je n'ai pas l'impression que Kanye a fait grand-chose. Puis là, vous m'annoncez, je n'avais pas vu ça passer. que ça se peut qu'augmente en plus de la TPS.
[00:02:10] Speaker A: C'est des scénarios évoqués actuellement. Puis là, c'est sûr, quand ça arrive du bureau du PM, puis là, on coule ça dans les médias, c'est parce qu'on sonde la balloude. Parce que le budget va être déposé dans les prochaines semaines. Et là, on est en train de simuler des scénarios, puis on essaie de voir comment ça va avoir un écho au niveau de la population. On nous parle d'une TPS qui serait à 7 %.
[00:02:33] Speaker B: Ça serait ridicule. Il me semble que Kanye avait été clair là-dessus que la dernière des choses qu'il allait faire, c'est de s'attaquer aux individus.
[00:02:41] Speaker A: Il dit n'importe quoi. Lui, il a dit n'importe quoi. En campagne électorale, à tous les jours, on reprenait ce qu'il disait. On analysait ça. Voyons, il dit n'importe quoi, ce gars-là.
[00:02:51] Speaker B: Exact. Il y a un peu des affaires qu'il mérite de saluer, notamment ses reculs sur les différentes taxes, qu'on parle de taxes carbone, taxes sur les services digitaux, ou sinon la losse du capital, mais sinon pour le reste, on est encore fortement dépensier. Puis on utilise encore une fois l'argument qui a été utilisé par Legault et par pas mal tous les autres premiers ministres provinciaux dans les budgets de cette année, c'est-à-dire on repart de Trump et il faut se repérer à Trump, donc il faut dépenser pour faire des dépenses stratégiques, donc on est encore dans ce discours-là. Mais d'oser dire qu'on va refler la facture aux contribuables, c'est inacceptable. De reculer certaines taxes pour en augmenter d'autres, au final, il n'y a personne qui est gagnant au change. Ça va pouvoir quand même être très vigilant de savoir ce qui va nous être démontré dans ce budget-là en octobre prochain. Mais une chose est sûre, si ça atteint les 100 milliards, je m'attends à ce qu'on ait une visite des agences de crédit à Ottawa pour nous annoncer que ça va coûter beaucoup plus cher l'entre-un pour la dette du Canada.
[00:03:46] Speaker A: Oui, parce que les leviers qu'ont les gouvernements, c'est toujours les taxes, les impôts, comment on peut aller rechercher de l'argent qu'on a pu ou qu'on n'a pas ou qu'on a dépensé en innocent. Puis les agences de cotation regardent un peu les leviers financiers qu'ils ont, c'est-à-dire des sociétés d'État ou des places où on peut venir collecter davantage.
[00:04:04] Speaker B: Exact. Surtout que les agences vont aussi regarder l'état de l'économie en général, et surtout, c'est quoi la croissance de notre PIB par rapport à la dette, ou sinon la croissance du PIB tout court. Et on le sait, le Canada, pour les 25 prochaines années, quand on se base sur les différentes études qui ont été faites, on risque d'avoir de la difficulté à se maintenir la tête hors de l'eau. On parle d'une croissance du PIB qui pourrait être la pire du G20, de tous les pays du G20 au cours des 25 prochaines années. Ça, c'est pas mal le résultat des politiques publiques de Justin Trudeau, il faut le dire. 10 ans de Trudeau, c'est ce que ça donne au final. Pas juste la question d'oublier la dette, mais aussi toutes les décisions réglementaires et fiscales qui ont privé le Canada d'investissements importants, qui ont privé le Canada de gros projets de développement ou de facilitation au niveau des projets de développement. Là, on essaie de tout rattraper ça en quelques mois. C'est bien beau. Là, on sait que le Carnier a quand même toute une montagne à monter, mais dans l'essentiel, on sait que notre économie a été pas mal Je ne dirais pas paralysé, mais on s'est auto-ralenti nous-mêmes. Avec tout ça, si en plus on augmentait les dépenses à répétition, les agences de crédit vont dire que vous aurez la capacité d'éventuellement rembourser ces dettes-là. Votre économie va pouvoir suivre et créer les retombées ou les revenus nécessaires pour que vous ayez le contrôle sur votre dette. J'ai l'impression que plus on approche du budget, plus on risque d'avoir de difficultés à répondre à cette question-là. Donc, c'est ça, ça va nous coûter plus cher. Comme je disais tantôt, ça nous coûte 54 milliards en intérêts sur la dette. C'est comme si on construisait un hôpital à chaque semaine et qu'on le mettait en frein, on le mettait en terre par la suite. C'est ça l'impact. Donc, imaginez, si on a une décote, ça veut dire que ça va nous coûter encore plus cher. Donc, ça va pas l'enseigner les agents, pis c'est les contribuables qui sont 100% perdants là-dedans.
[00:05:46] Speaker A: La France a été décotée cette semaine. Je sais pas si t'as vu, les agences de cotation commençaient à émettre des notes négatives sur tout ce qui se passe. Ça fait trois gouvernements qui tombent. Ils sont même pas capables de s'entendre. Ils peuvent même pas revenir à zéro déficit. Ils sont incapables, on s'entend pas. Je pense que sur les 51 dernières années en France, on a 50 années de déficitaires.
[00:06:04] Speaker B: Exact. Donc, eux, c'est quand même assez catastrophique. Et oui, ils sont rendus avec une cote de A+. Donc, effectivement, c'est toute une pédarche.
[00:06:10] Speaker A: On est triple A au Canada, là.
[00:06:12] Speaker B: Exact. Nous, on peut quand même se maintenir dans une posture quand même assez intéressante. Il faut dire que notre ratio, notre rapport de PIB est encore, je dis confortable, mais avec un bémol. Pour combien de temps encore, c'est l'autre question. Mais pour les Français, oui, le gros, gros problème, c'est la paradis de l'Assemblée nationale.
Ils sont incapables de faire quoi que ce soit. Ils ont rembaissé le gouvernement de François Bayrou parce que c'est rendu qu'ils ne veulent absolument rien savoir d'annuler quelques jours fériés. On a vraiment une société qui est extrêmement dépensière et qui refuse de faire le minimum, ne serait-ce que d'essayer de ralentir l'accumulation des déficits. La France, malheureusement, s'en va dans une posture qui va nous rappeler celle de la Grèce il y a quelques années. Généralement, ça mène à des décisions qui sont extrêmement drastiques. Éventuellement, les gouvernements n'ont pas le choix de couper. On a été époustouflé par les gilets jaunes à notre époque. J'ai hâte de voir ce que ça va donner parce qu'au final, tout ça mène à un climat à la fois social et économique qui n'est pas du tout intéressant. C'est pour ça que les gouvernements doivent faire le ménage le plus rapidement possible dans leurs finances publiques. J'ai l'impression qu'ils ont un peu manqué le bateau. J'espère que non. Mais il ne faut pas qu'on devienne la France nord-américaine. Donc de notre côté, on a tout intérêt à faire le ménage maintenant. Puis c'est aussi vrai à Ottawa qu'à Québec, il faut le rappeler.
[00:07:34] Speaker A: Est-ce que l'idée... parce que quand on regarde comment on relançait les économies après la Deuxième Guerre mondiale, il y avait un économiste, M. Keynes, l'État keynésien qu'on appelait. C'est-à-dire qu'on fait des grands travaux, puis on investit, puis on investit. C'est un peu ce que Mark Carney nous annonce dans les prochaines années. On va dépenser en mal à des grands projets et on va s'endetter surtout pour relancer l'économie. Est-ce que c'est une bonne idée actuellement de penser ça ou bien il faut peut-être agir d'une façon différente?
[00:08:01] Speaker B: Il faut agir de manière complètement différente parce que c'est à peu près ça qu'on fait depuis toujours au Canada. C'est qu'on a toujours en fait sorti de la machine à billets pour alimenter des gros projets d'infrastructures nationales. On l'a vu avec Trans Mountain, on l'a vu avec le TGV.
On l'a vu à plusieurs niveaux, l'on parle d'investir massivement dans l'armée canadienne. Il y a quand même quelques éléments là-dedans que, je veux dire, il faut prendre avec un grain de sel parce que, bon, investir dans la défense nationale, dans le contexte dans lequel on est présentement... — Bien, on part de loin.
[00:08:27] Speaker A: Là, au Canada, là.
[00:08:28] Speaker B: — Exact. Donc ça, c'est un rattrapage qui est nécessaire, mais encore une fois, il faut blâmer un peu les deux partis politiques, là. Je veux dire, ça a été vraiment des années de vaches maigres, là, pour l'armée canadienne au cours des dernières décennies. Puis, bien bon, éventuellement, il y a un rattrapage qui est nécessaire, mais quand on regarde le reste, Je ne vois pas encore que ça nous a mis dans une position gagnante. En fait, c'est l'inverse. Si le Canada a une économie qui est au ralenti présentement, c'est justement à cause de l'interventionnisme gouvernemental. Il faut dire, je mentionnais le fameux TGV tantôt, ce n'est pas le seul projet coûté dans lequel le gouvernement Carney maintient son gouvernement. Par exemple, la question de l'introduction des voitures à essence au diesel pour 2035, je faisais le calcul rapidement parce qu'il y a un petit recul, mais finalement, c'est un recul qui est assez temporaire, mais à lui seul, à elle seule, cette politique-là va nous coûter pas loin de 20 milliards de dollars par année. Donc, c'est pas juste les projets d'infrastructure comme tel, mais tous les autres projets de transition dans lesquels nous nous sommes embarqués, sous l'ère Trudeau ou sous l'ère Carney, c'est des affaires qui sont extrêmement dépensives, mais est-ce que ça augmente, est-ce que ça fait croître notre économie davantage? — On l'a pas vu. — Pas vraiment. On va rien dire de ça pour l'instant. On a même une économie qui est sur le bord de la récession. Donc, il va falloir peut-être adopter comment dire, la poche inverse, couper dans la fiscalité, couper dans les réglementations, baisser les impôts et les taxes. Malheureusement, on dirait que tout ça, Kanye semble le faire.
[00:09:52] Speaker A: Non, ce n'est pas ça qu'il veut. Il ne veut pas stimuler le secteur privé. Lui, il veut stimuler l'économie avec des investissements publics, mais à coût de milliards. Puis là, on va avoir un déficit de plus de 100 milliards.
[00:10:03] Speaker B: Exact. Il y a juste un projet de loi C-5 qui semble s'intéresser à la bureaucratie et à tous les aspects limitatifs au niveau du développement économique. Mais encore là, c'est eux-mêmes qui vont choisir les projets. C'est de manière complètement arbitraire, encore une fois. On n'essaie pas de libérer l'économie pour faciliter l'arrivée de ces projets-là. On va être sélectif, on va nous-même décider lequel va aller de l'avant et lequel n'ira pas de l'avant. Ils ont parlé de projets comme les pipelines, mais il n'y en a pas encore sur la table non plus. Donc, tout ça étant considéré, je pense que l'approche présentement n'est pas la bonne. On l'a vu par le passé, ce que ça donne l'interventionnisme à la Tunisienne. Peut-être que ça a marché, peut-être que c'est ambigüe, peut-être. C'est difficile à dire si c'était vraiment ceux qui étaient responsables du développement de l'économie américaine dans les années 40, pas la seconde guerre mondiale, ou si c'est pas littéralement la fin de la guerre elle-même qui va avoir donné un second souffle à l'économie mondiale à l'époque parce qu'enfin, on mettait de côté toutes ces barrières et toutes les confrontations militaires pour justement reconstruire l'Europe. Donc il y a quand même ça à prendre en considération là-dedans.
[00:11:05] Speaker A: Nicolas Gagnon, toujours un plaisir de parler. Fédération canadienne des contribuables, comment ça marche? Il y a-tu des gens qui peuvent donner? Il y a des donations, je pense.
[00:11:15] Speaker B: Oui, mais en fait, c'est totalement gratuit à adhérer. N'importe qui peut nous suivre, signer nos pétitions, s'informer ou participer à nos infos actions pour faire pression sur le gouvernement ou à nos infos lettres. Sinon, les gens peuvent effectivement donner. Ça peut être du 5 $ ou moins ou plus. C'est vraiment libre à eux. Il n'y a pas de crédit d'impôt. Et on a quand même des milliers, des dizaines de milliers de personnes qui nous appuient de cette manière à travers tout le pays et qui nous permettent de faire notre job et sur toutes les tribunes. Prochainement, je vais être à Ottawa pour le fameux budget, donc je vais aller le couvrir avec mes collègues là-bas. Donc c'est le genre de choses que ça nous permet de faire, d'être en première ligne pour aller voir ce qui se passe avec le portefeuille des contribuables et le défendre sur toutes les tribunes.
[00:11:54] Speaker A: Merci beaucoup et à la prochaine. Bye.
[00:11:56] Speaker B: C'est toujours un plaisir.
[00:11:56] Speaker A: À bientôt.
Quand j'étais journaliste économique, on avait accès à beaucoup de littérature par leurs services de recherche. Parce qu'on n'a pas le temps de fouiller non plus dans tous les budgets, les données, eux autres sont là-dedans journée longue. Ils fouillent tous les petits détails puis ils trouvent les crosses, comment on dit ça, les belles entourloupettes de nos gouvernements, des taxes cachées et tout, mais ils défendent des contribuables d'abord et avant tout, puis là ils regardent les affaires. Ils sont très inquiets, là. Très, très inquiets. Une TPS à 7%. Des ventes d'arrêt au port. On va vendre des actifs. C'est sûr, on s'en va vers ça, là. On va brader le Canada. On va avoir un déficit de 100 milliards, pis tu vois, à juste payer la dette, c'est 54 milliards. C'est 10% de ton budget en partant que tu mets juste payer les intérêts de la dette. Voilà. Hé, après la pause, le docteur Karim El Ayoubi débarque dans le show. Couture. Restez là, on revient dans un instant. dans le mieux d'être radioélectrique.