September 12, 2025

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Le concept des appels d’offre du plus bas soumissionnaire doit être abandonné

Le concept des appels d’offre du plus bas soumissionnaire doit être abandonné
Couture dans le mid
Le concept des appels d’offre du plus bas soumissionnaire doit être abandonné

Sep 12 2025 | 00:10:12

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Show Notes

Entrevue avec Patrick Mathieu: L’argent n’a jamais été une priorité pour le gouvernement dans les projets informatiques
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Episode Transcript

[00:00:00] Speaker A: Couture. [00:00:01] Speaker B: C'est les gens qui veulent pas rien savoir de ça là, ben allez vous en... [00:00:03] Speaker A: Dans le Myd. Avec Pierre Couture et Nick Cloutier. Radio X. Oui, scandale informatique. Est-ce que les scandales informatiques, c'est les prochaines grandes priorités du gouvernement? Legault disait ça en 2017-2018. Les prochains grands scandales à éclater, c'est les projets informatiques. Encore faut-il qu'ils soient capables de livrer des projets. Et on n'a rien fait. Vous avez vu la Commission Galant, les coûts, ça n'intéresse pas les politiciens. Ce qui intéresse les politiciens, c'est que l'argent, ça file, ça roule comme ça, puis que ça marche-tu ou ça marche pas. Hein? C'est un peu ça, là, ce qu'il disait Éric Ayres, notamment. Il disait, est-ce que ça a marché? Moi, ça m'intéresse. Ça a-tu marché? Puis le prix, bien là, on discute de ça. On verra. Oui, on verra de ça. Pour en discuter, expert informatique, également organisateur du Hackfest, Patrick Mathieu, au bout du fil. Comment ça va, Patrick? [00:01:03] Speaker B: Ça va bien, vous autres? [00:01:04] Speaker A: Ça va bien. Patrick, t'es-tu surpris de toutes les révélations qu'on entend, là, à la commission Gallant? Parce que là, on rentre dans le coeur. Puis là, on se rend compte que ça avait pas... L'argent, c'était pas une priorité, hein? [00:01:16] Speaker B: Je pense que ça ne l'a jamais été, parce que cette lique, ce qu'on voit dans les nouvelles aujourd'hui, quand tu travailles au gouvernement, peu importe à l'interne ou en tant que consultant, ce genre de problématiques-là, peu importe le nombre d'argent des projets, que ça double, triple, quadruple, fait fois dix, tous les ministères depuis les 20, peut-être plus, dernières années, ça a toujours été ça. Il n'y a absolument rien de nouveau aujourd'hui. Je suis peut-être un peu cyniste sur celle-là, mais il n'y a pas de différence pour vrai. La seule différence, c'est que là, on commence à en parler, puis on voit c'est quoi la réalité. J'ai été sur des projets en 2010, que LGS était au gouvernement sur des projets à 50-70 millions, puis ces projets-là ont tourné proche du milliard. Il n'y a rien de différent, puis ça fait 15 ans de ça. [00:02:14] Speaker A: Mais le fait que les politiciens disent « Ah, je n'étais pas au courant, je ne savais pas », il y a une culture de « je m'en fous » ou bien il y a une culture du silence? [00:02:24] Speaker B: Je pense que c'est un mix de tout. Je ne pense pas que c'est juste malicieux. Il y a peut-être quelques personnes qui le sont. [00:02:30] Speaker A: On va peut-être le voir, le LUPAC est dans le dossier. [00:02:32] Speaker B: Oui, c'est sûr. Fait que là, si eux trouvent la preuve, tant mieux. Mais je pense que c'est très, très, très mal structuré. Il y a beaucoup trop de layers, beaucoup trop de couches d'organisation. Si on regarde sa acte, on a l'organigramme sur le web. En dessous du CA, tu as le PDG. En dessous du PDG, tu as plusieurs VPs. Ça, c'est pas si pire. En dessous des VPs, tu as des dizaines et des dizaines. Beaucoup, beaucoup de directions puis de directeurs. Puis en dessous d'eux autres, il y en a encore. Il y a tellement de couches que ça se joue au téléphone. C'est sûr que le message se rend pas, mais ajoute le fait que beaucoup, beaucoup, la culture, c'est pas tant la culture du silence, mais c'est la culture de je veux pas perdre ma job pour avoir l'air niaiseux. Fait que quand on avait plusieurs personnes de la communauté du Hackfest qui étaient au MCN, C'était ça aussi. Ils ont essayé de changer les choses, mais beaucoup de monde ne voulait pas faire de changements parce qu'ils ont l'air niaiseux d'avoir pas été bons dans le passé. C'est la mauvaise attitude. Ce n'est pas parce que tu as pris une mauvaise tangente que tu ne peux pas la changer et t'améliorer. [00:03:41] Speaker A: Mais il ne faut pas te voir là, nono. C'est de l'ego mal placé à un moment donné. Tu fais perdre des milliards aux contribuables. [00:03:50] Speaker B: Oui, exact. Mais tu sais, quand c'est une personne qui se parle à elle-même, ben tu vois, c'est pas si grave, c'est juste moi, mais tout le monde le fait, fait que le résultat est amplifié. [00:03:58] Speaker A: Mais le fait de rentrer des sous-traitants là-dedans, parce que Karl Malenfant en était un, on l'a vu, puis il avait l'air emmené large. Là, on va le voir, il va témoigner, on va peut-être avoir sa version des faits. Mais le fait de rentrer des sous-traitants, puis des compagnies comme LGS puis SAP qui sont là depuis des années, puis il y a des dépassements de coûts à chaque année, Puis comme tu dis, on a travaillé, j'ai fait des articles sur des projets, ça devait coûter 300 millions, c'est 1,2 milliard. Renir, puis s'agir, puis il y en a plein. C'est tout le temps les mêmes firmes. Pourquoi on se retrouve toujours qu'ils sont mêmes? [00:04:32] Speaker B: Les C'est les mêmes personnes. Il y a trop de raisons, je ne pense pas qu'on peut les définir. Ces entreprises-là ont trouvé le moyen de s'asseoir à ces endroits-là. Pas qu'ils abusent malicieusement, mais ils profitent du système parce que le système est tellement mal fait que pourquoi qu'ils n'iraient pas faire d'argent? On s'entend? Mais à l'interne, il y a le problème qu'ils ne changent pas la méthode de faire. [00:05:01] Speaker A: C'est-à-dire que les gens ne connaissent pas ça. Les fonctionnaires, les gens en poste, l'informatique, ça n'a pas l'air de les intéresser, mais ils ne connaissent pas ça. [00:05:11] Speaker B: Ben, il y en a une partie que oui. Là, tu as le problème que tu as des personnes à la direction qui ne sont pas experts dans ce qu'ils font. Même s'il y en a qui ont l'expérience TI, ils sont sûrement super bons dans ce qu'ils font. Mais pour des projets d'envergure de ce genre-là, ils ne l'ont jamais fait et ils n'ont aucune idée de ce qu'ils font. Ce n'est pas les bonnes personnes. Ça, on a ça. Mais de l'autre côté, tu as tout le concept des appels d'offres. il faudrait que ça soit mis dans le feu puis qu'on recommence à zéro. [00:05:38] Speaker A: Comment qu'on ferait ça? Qu'est-ce qu'on pourrait faire, par exemple? Parce que là, on y va toujours avec le plus bas soumissionnaire. Après ça, les extra embarquent. Oui, c'est ça. [00:05:46] Speaker B: J'en ai parlé avec certaines personnes au gouvernement. Eux, ils disaient, le problème, c'est que les fonctionnaires utilisent le concept du plus bas soumissionnaire parce qu'au lieu de faire une preuve de concept qui prend peut-être un mois, que tu mets en place le logiciel, tu valides s'il fonctionne avec ton environnement, ils prennent le plus bas soumissionnaire. C'est quoi la différence? C'est cinq minutes. J'ouvre un enveloppe, puis de l'autre côté, je passe un mois pour une solution, j'en teste une deuxième, ça fait deux, trois, quatre mois. [00:06:14] Speaker A: OK. [00:06:14] Speaker B: Fait que tu sais, t'as un côté que t'as la vérité, pis t'as l'autre, ben je me force pas. Fait que pourquoi simplement offrir le plus bas soumissionnaire? Détruisez cette règle-là. C'est interdit. Faites les choses comme il faut. Mais l'autre problème, c'est que les... le département d'apprivois... d'apprisonnement, excusez, je mélange toujours ce mot-là. Approvisionnement. qui font les contrats, généralement ne parlent pas à l'équipe qui a les connaissances en TI. Fait que les TI ne parlent pas à ceux qui écrivent le contrat. Fait qu'imaginez-vous qu'ils se ramassent dans le contrat. Fait que là, les règles de dire on veut A, B, C, D, des fois, l'équipe qui a écrit le document, ils vont rajouter des règles qui n'ont pas de sens. Moi, j'en ai vu beaucoup en sécurité. des contrats qui étaient écrits pour une personne fixe. C'est-à-dire, on recherche quelqu'un ou quelque chose que les qualificatifs suivants. Là, tu te dis, oui, mais au Québec, il y en a juste un, c'est Bob, là. C'est lui, là. [00:07:15] Speaker A: Oui, mais Bob est peut-être ciblé aussi, il a peut-être organisé. [00:07:17] Speaker B: Ben oui, il est ciblé parce que c'est lui qui avait le contrat d'avant, il veut pas le changer. Des fois, c'est pour la bonne chose, mais des fois, c'est vraiment pas pour la bonne chose. Je parlais à certaines personnes au niveau municipal, comme ça partout, il faut se le dire. Eux, ils ont un environnement informatique de A à Z d'une certaine compagnie. Mais là, il faut qu'ils fassent le processus obligatoire. Puis le plus bas soumissionnaire gagne de 100 piastres en dessous. Puis là, c'est des milliers de dollars, on s'entend. Il gagne de 100 dollars. Mais là, il faut qu'ils changent tout le système au complet pour qu'il fonctionne. Pour la nouvelle entreprise, il faut qu'ils reforment tout le monde. Ça va prendre des années au lieu de prendre quelques minutes. La logique n'est pas là, le common sense de base n'est pas là parce qu'il y a du red tape et ils suivent les processus. Il n'y a personne qui se lève et qui dit pourquoi on ne ferait pas les choses correctement? Pis là, ça fait 5-6 choses qu'on dit, mettons tout ça ensemble, c'est sûr ça déjeuner, c'est sûr. [00:08:14] Speaker A: Toi, t'as-tu des discussions avec les gens du gouvernement parce qu'ils viennent, est-ce qu'ils viennent vous voir, là, t'organises le Hackfest, là, par définition, vous êtes capable d'amener des solutions. Sents-tu une écoute depuis certains, peut-être depuis le début de la commission Gala, ou bien on va répéter les mêmes erreurs tout le temps? [00:08:31] Speaker B: Depuis Gala, non. Là, on essaie d'avoir le nouveau ministre du MCN à venir faire un tour au Hackfest. Monsieur Kerr est au Access à chaque année. On se parle, on se rencontrait régulièrement. J'étais sur le comité de la cybersécurité du gouvernement du Québec. Fait que oui, on a une écoute. Le problème, est-ce que l'écoute se transforme en action? Je pense qu'aujourd'hui, ça commence à l'être. Il y a des joueurs qui se mettent en place, que ça se fait. Mais ça reste que c'est lent parce que c'est très bureaucratique. [00:08:59] Speaker A: Oui, c'est ça. Patrick Mathieu du Hackfest, merci beaucoup de tes lumières. Merci beaucoup de tes informations. On va suivre ça parce que ce n'est pas fini. Là, on va rentrer dans le crunch parce que là, SAP va venir, LGS va venir, Calm à l'enfant va venir. On va peut-être apprendre d'autres choses aussi. [00:09:18] Speaker B: Oui, tout à fait. Mais ce qu'on veut, c'est pas vraiment l'apprendre. C'est qu'on veut qu'ils arrêtent de faire ça et qu'ils changent ce qu'on vient de dire, au final. Ouais. [00:09:26] Speaker A: Super. Merci beaucoup. [00:09:27] Speaker B: On s'en parle. [00:09:28] Speaker A: Salut, bye. Patrick, Mathieu, ils s'occupent du Hackfest, notamment. Je pense que c'était en octobre, habituellement. Oui, ça sent bien. Donc, eux, ce qu'ils font, c'est qu'ils essayent de Il essaie de buguer ou de débuguer. Il rentre dans les réseaux, il essaie de tester les réseaux. Puis après ça, il donne des recommandations au gouvernement. Il y a souvent des gouvernements qui prennent ça au personnel. Ah oui! Puis ils essaient d'y poursuivre après ça pour dire « Vous avez essayé de faire une intrusion malveillante alors que le but c'est de régler le problème. » Oui, exactement. Après la pause, on jase d'économie. On fait une petite pause, puis on revient dans pas longtemps.

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